Contexte du recrutement et définition de poste :

Contexte :

Le dérèglement climatique et l’urbanisation de ces dernières décennies, provoquent inondations, pollutions de la ressource en eau et canicules de plus en plus fréquentes. Les collectivités locales doivent faire face à ces problématiques nouvelles et intégrer les risques environnementaux dans leurs projets de développement urbain et orienter les constructions neuves et de réhabilitation sur des modèles de bâti différents.

Avec l’intensification des pluies et de l’urbanisation, les inondations s'aggravent et provoquent menaces sur les personnes et les biens, c’est pourquoi les collectivités locales et les gestionnaires de réseaux cherchent et imposent (Loi sur l’eau et SDAGE) des solutions limitant l’engorgement des réseaux urbains.

Les toitures terrasses végétalisées sont une de ces solutions, grâce à la végétalisation qui permet de retenir et évapotranspirer les eaux de pluie. La bonne gestion des eaux pluviales par les toitures terrasses végétalisées (TTV) a déjà été démontrée par différentes études expérimentales et de modélisation (Mentens et al., 2006; Ramier et al., 2013). Cependant les performances hydrologiques varient selon la configuration des TTV et le climat. De plus, avec le changement climatique, la manière d’envisager la gestion des eaux pluviales sur les toits va encore évoluer dans les prochaines années. En France, le changement climatique engendre des sécheresses plus longues et sévères, et les pluies pourraient être plus intenses mais moins fréquentes (IPCC, 2022). Ces conditions extrêmes sont un défi pour la végétalisation des villes. Dans ce cadre, il est envisagé de stocker l’eau sur les TTV de manière permanente et non plus temporaire comme c’est le cas actuellement. Cependant, à ce jour, très peu d'études traitent de la gestion des eaux pluviales par le biais du stockage en toiture terrasse végétalisée. A cela viennent s'ajouter des enjeux cruciaux pour les villes, ceux proposant des solutions fondées sur la nature tout en permettant de lutter contre les îlots de chaleur urbains. La pérennité de la végétation, dans un contexte de sécheresse et de tension sur la ressource en eau, est aussi une question-clé.

Le sujet de la thèse permettra d’offrir une réponse adéquate et qualitative à ces enjeux par l’intégration des végétaux endémiques et résistants sur la toiture terrasse végétalisée.

Sujet de thèse :

La compréhension du fonctionnement hydrologique des toitures terrasses végétalisées avec stockage reste encore méconnue. Les interactions entre les différents compartiments : stockage – substrat – végétation, peuvent être complexes. Ce travail devra donc permettre de mieux comprendre et représenter les différents processus mis en jeu dans ces interactions (infiltration, stockage, évapotranspiration…). Pour ce faire, un travail (bibliographique) sur l’état de l’art sera à réaliser. Une instrumentation idoine de cinq toitures végétalisées devra être mise en place. Le traitement et l’analyse des données recueillies permettra in fine de développer un outil de modélisation permettant le dimensionnement des systèmes de stockage et de végétalisation, dans l’objectif de limiter les rejets d’eaux issues de ces systèmes.

Missions :

En collaboration avec des ingénieurs et experts techniques dans les domaines du végétal des substrats, des produits d'étanchéité et de stockage des eaux, vos travaux porteront sur l’étude de plusieurs toitures expérimentales avec différentes modalités de systèmes de stockage d’eau et de végétalisation. Vous participerez à la définition des outils de mesures, au suivi de la collecte des données pour permettre d’analyser le comportement hydrologique des toitures selon des conditions climatiques différentes en France et au développement du modèle. Des rendus périodiques sur toute la durée du projet sont attendus.

Conditions d’accueil :

Ce poste est proposé en CDD Cifre (https://www.anrt.asso.fr/fr/le-dispositif-cifre-7844) de 36 mois par des industriels de l’étanchéité et de la végétation en partenariat avec le Cerema. Il est basé en partie sur le site du Cerema à Trappes (78) et aussi sur un site à proximité dans l’Eure-et-Loir.

Le travail se fera au sein de l’équipe de recherche TEAM du Cerema (https://www.cerema.fr/fr/innovation-recherche/recherche/equipes/team-transferts-interactions-lies-eau-milieu-construit) en lien avec une équipe responsable du développement d’une solution visant à atteindre le zéro rejet des eaux pluviales issues des toitures terrasses végétalisées.

La rémunération se fera selon la convention CIFRE/ANRT. Une mobilité nationale fréquente est à prévoir.

Contacts et modalité de candidature :

Toute personne intéressée est invitée à postuler, avec un CV et une lettre de motivation, au plus tôt et par mail auprès de :

David Ramier – david.ramier@cerema.fr
Tel : +33 (0)6 60 39 47 91

Profil recherché :

Profil / Qualifications :

• Titulaire d’un Master/ Ingénieur en Hydrologie, Niveau Bac +5, vous êtes à la recherche d’un contrat CIFRE dans le cadre de votre doctorat ;

• Goût pour les travaux expérimentaux sur sites ;

• Capacité à travailler dans une équipe interfonctionnelle, multiculturelle et internationale, la maîtrise de l’anglais est donc souhaitée ;

• Bonnes capacités d’organisation, communication et capacité à travailler en autonomie sur sites ;

• Bonne capacité rédactionnelle ;

• Bonnes connaissances en traitement et analyses de données de grandes dimensions, des langages (Python, R…) et outils scientifiques/modélisation informatique ;

• Des déplacements réguliers seront à prévoir sur tout le territoire national, le permis de conduire est donc requis.

Condition d’éligibilité au dispositif CIFRE :

- Ne pas être inscrit en thèse depuis plus de 9 mois à la date de réception par l’ANRT du dossier de demande de Cifre.

- Ne jamais avoir souscrit de dossier doctoral précédemment.