Offre de stage de 8 semaines
« Évaluation des capacités d’adaptation à l’ombre des espèces ligneuses forestières »
Contexte et objectifs : La régénération de la forêt française dans le contexte du changement climatique est un défi important et complexe. Les modifications des régimes de précipitations, les températures plus élevées et les phénomènes météorologiques extrêmes obligent à réinventer l’ingénierie sylvicole. Alors que les programmes de régénération -naturelle ou artificielle- subissent de nombreux échecs, les essais d’acclimatation permettant d’évaluer les capacités d’adaptation des espèces forestières susceptibles de résister aux changements climatiques restent fragmentés. D’une part, ils n’abordent généralement pas la question de la contrainte lumineuse alors même que la régénération des forêts et l'adaptation des plantes à l'ombre sont étroitement liées, et d’autre part, ces essais intègrent des espèces exotiques venant d’autres continents pour lesquels nous n’avons aucun recul sur les capacités d’adaptation au milieu et donc sur leur potentiel invasif. L’objectif principal du projet est de caractériser les mécanismes écophysiologiques de la tolérance à l’ombre chez les espèces ligneuses, indigènes et exotiques, susceptibles d’être introduites dans les forêts françaises, et d’évaluer le rôle de la plasticité phénotypique dans la capacité d’adaptation de ces espèces à la contrainte lumineuse. Ce projet aidera à concevoir de nouveaux mélanges d’essences forestières capables d’assurer une régénération efficace et durable de la forêt française tout en minimisant le risque invasif et en maximisant la résilience des écosystèmes. Missions du stage : La personne recrutée évaluera les performances physiologiques d’essences forestières indigènes et exotiques, choisies de manière à refléter l’ensemble du spectre de traits foliaires (depuis des résineux à aiguilles persistantes jusqu’aux feuillus à grandes feuilles caduques). La liste comprend une cinquantaine espèces telles que des épicéas, des pins, des chênes, des merisiers/cerisiers, du frêne, du hêtre, des érables. Pour chacune de ces espèces, le/la stagiaire mesurera in situ (e.g. en forêt de Compiègne, de Raismes-Saint Amand-Wallers,Fontainebleau) la morphologie et les capacités photosynthétiques d’individus à l’ombre et à la lumière (Heberling et al., 2016; Shouman et al., 2017). Les facteurs environnementaux (propriétés physico-chimiques du sol, lumière arrivant au sol, disponibilité de l'eau, etc.) seront décrits pour isoler l'impact des conditions d'éclairage. Heberling, J.M., Kichey, T., Decocq, G., Fridley, J.D., 2016. Plant functional shifts in the invaded range: a test with reciprocal forest invaders of Europe and North America. Functional Ecology 30, 875–884.
Shouman, S., Mason, N., Kichey, T., Closset-Kopp, D., Heberling, J.M., Kobeissi, A., Decocq, G., 2017. Functional shift of sycamore maple (Acer pseudoplatanus) towards greater plasticity and shade tolerance in its invasive range. Perspectives in Plant Ecology, Evolution and Systematics 29, 30–40. Candidatures : Les étudiant.es intéressé.es peuvent contacter Thomas Kichey par email
(thomas.kichey@u-picardie.fr) et Maude Levilain, en copie, (maude.levilain@etud.u-picardie.fr) pour plus d’informations et/ou pour déposer au format pdf (uniquement) un CV détaillé et une lettre de motivation.
Lieu du stage : UMR CNRS 7058 « Ecologie et dynamique des systèmes anthropisés » -
Université de Picardie Jules Verne - 33, rue Saint-Leu, 80000 Amiens.
Période de stage : 8 semaines à positionner entre mai et aout 2025.
Encadrement : Thomas Kichey et Maude Levilain
Informations sur le laboratoire et l’encadrant :
hFps://www.u-picardie.fr/edysan/
hFps://www.u-picardie.fr/edysan/thema)que-de-recherche/axe-2/
hFps://www.u-picardie.fr/edysan/_lis)ng-personnel/thomas-kichey/
Profil recherché :
Nous cherchons un.e étudiant.e curieux.se et rigoureux.se ayant un intérêt pour les études expérimentales conduites chez les végétaux en forêt. La formation initiale peut-être variée, mais une affinité particulière pour l’(éco)-physiologie végétale, l’écologie est préférable. Il n’est pas nécessaire d’être botaniste pour ce stage, mais l’envie d’apprendre est primordiale. Le ou la stagiaire devra être capable de faire un travail bibliographique, de comprendre et de synthétiser des données scientifiques, et d’interpréter ces résultats. Il est à noter que l’ensemble de ces compétences pourront être acquises ou renforcées au cours du stage. Il/elle devra faire preuve d’autonomie tout en ayant le goût du travail en équipe. Il n’est pas nécessaire de posséder un véhicule, mais le permis B est fortement recommandé.